Le cinquième volume de Karneval s'avère être le moins intéressant de la série depuis son début... Si l'on était désormais habitués à un rythme mollasson rendant la première partie de la plupart des tomes assez inintéressantes, avant de décoller voire d'asséner une claque finale, cette fois-ci, le lecteur attendra en vain que le récit ne sorte d'une torpeur qui durera deux cent pages remplies de rien. A commencer par une virée shopping dans une ville bien peu attrayante dont on ne verra pas grand-chose, qui tournera rapidement à l'escorte d'un enfant menacé d'enlèvement... comme par hasard, le personnage en question est lié à la raison de la présence de Circus dans cette ville. Bien que l'on soie habitués aussi à ce que le monde soie petit dans Karneval, cette fois, c'est un peu trop gros et "artificiel" pour être crédible, d'autant que la narration rend l'histoire longuette et sans réel intérêt. L'on n'échappe pas non plus à la conclusion très drama-larmoyante, et à de nouvelles tirades sur la découverte de l'amitié qui sentent fortement le réchauffé puisque l'on avait déjà goûté à ça avec Nai. Quel était intérêt de s'attarder à nouveau là-dessus, et qui plus est de consacrer les 3/4 d'un volume à un personnage secondaire inconnu? La fin du volume ne redresse pas tellement le niveau. Si l'on se recentre sur l'histoire de Karoku, il faudra auparavant assister à une nouvelle introspection de Gareki... qui tient davantage de la régression. On peut comprendre que le jeune homme aie du mal à s'habituer à une vie en communauté, mais au final, nous exposer ses doutes ne sert à rien puisqu'à la toute fin du tome, c'est comme s'ils avaient disparu au vu de sa proposition. Pas très cohérent. Gros coup de mou pour la série donc, qui nous offre pour la première fois un vrai néant scénaristique. Si l'on se doute que cette histoire de magouilles d'entreprises trouvera écho par la suite, Touya Mikanagi aurait très bien pu s'y prendre autrement pour introduire le sujet. Tout cela sent le remplissage à plein nez. Le trait de l'auteur est toujours aussi agréable en ce qui concerne ses personnages, et toujours aussi absent en ce qui concerne les décors. Pourquoi inventer des lieux aux noms évocateurs si c'est pour ne PAS les montrer? Au cinquième volume, on était en droit d'espérer enfin voir des progrès de ce côté-là, surtout que la mangaka a déjà prouvé qu'elle en était capable au début de la série (sur à peine plus de quelques cases d'affilée, certes). La série se repose de plus en plus sur ses acquis sans vraiment chercher à développer ses qualités, c'est fort dommage. L'édition de Ki-oon est toujours aussi bonne, page couleur et bonus sous la jaquette étant toujours aussi sympathiques.