Dans le Coran, Dieu est nommé de 99 façons différentes. La superstition veut donc qu’il existe un centième nom aux vertus extraordinaires, un centième nom qui aurait par exemple permis à Noé, qui le connaissait, de se sauver, lui et les siens, du déluge. Ce centième nom aurait été consigné dans un livre d’Abourmaher al Mazandarani. Nous sommes à l’aube de l’année de la Bête, de l’année 1 666, de l’année de l’Apocalypse annoncé. A Gibelet, au Liban, cette superstition populaire fait la fortune du libraire génois Baldassare Embriaco. Dans l’euphorie de la vente, il cède l’exemplaire du « centième nom » que lui a donné le vieil Idriss, à l’émissaire du Roi de France, le Chevalier de Marmontel. Sermonné par son neveu, Baldassare se lance, accompagné de ses deux neveux, un serviteur et la belle veuve Marta, à la poursuite du livre vendu, lequel semble provoquer mort, naufrage, incendie, malheurs à quiconque le possède. De Gibelet au Liban, à Constantinople en Turquie, en passant par Tripoli en Lybie et Alep en Syrie, tel est le chemin pris par Baldassare. Lui donnant les traits d’un carnet de voyage mêlé d’un journal intime, Joël Alessandra s’approprie magnifiquement le roman éponyme d’Amin Maalouf : une histoire d’aventure, de mystères, d’ésotérisme certes mais d’amour aussi. Des cases, des planches réalisées sur du papier gros grains. De l’encre de Chine pour les coloriser. Du bleu, du rouge intenses dans ces paysages arides. C’est tout simplement magnifique. A lire du bout des doigts. Une fois, cent fois. Blog de l'auteur: http://www.joel-alessandra.com/Home.html