J’ai beaucoup apprécié le premier diptyque et je ne suis pas déçu par ce nouveau tome, qui initie une nouvelle histoire que l’on peut donc lire séparément. Il dépeint là encore la seconde guerre mondiale dans sa cruelle réalité, sans faux semblants, sans héroïsme, simplement en adoucissant le fond historique de rencontres et de sentiments. Encore une fois on est impressionné du réalisme des scènes de batailles, de la précision des détails, du traitement perfectionniste de chaque case, jusqu’aux mises en couleur. Le dessin de la première partie qui narre la rencontre et l’été heureux, est beau, doux, romantique à souhait, et d’excellente qualité mais il n’atteint pas l’efficacité des scènes plus cruelles et plus sombres où explose le talent de l’auteur. On bascule alors vers le débarquement, sous le feu, le bruit, le sang, et on est nous aussi participants horrifiés du drame qui se joue sur ces plages. Il y a aussi les dialogues, ces mots simples qui annihilent toute distorsion avec le réel vécu par les personnages, qui nous font rentrer dans l’histoire, comprendre l’horreur d’être l’un d’entre eux, de quel côté que l’on soit, sans avoir choisi de naître et de mourir à un endroit et une nationalité donnée. Et enfin il y a l’amour, qui sublime, force ou donne le courage, trait d’union peut-être avec les deux albums initiaux, en plus de la période et du contexte. C’est beau, prenant, vivant, tellement cruel et sans espoir. Un moment de lecture intense et on attend la suite comme une délivrance ou un ultime déchirement selon la réponse qui sera donnée à la question de fin. Résumé : Recherche d’un amour de jeunesse dans le fracas du débarquement sur des couleurs directes vivantes et réalistes