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Critique de Britannia #2

par bulgroz le mar. 26 juin 2018 Staff

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Malgré quelques critiques, j’avais carrément accroché au premier tome de Britannia, une série totalement indépendante de l’univers Valiant. Le contexte (l’Antiquité romaine), le lieu de l’action (entre Rome et la Bretagne), le mélange des genres, le dessin de Ryp etc. Tout ça m’avait agréablement surpris et logiquement j’attendais le second impatiemment. Il se place dans la suite chronologique du premier, après une ellipse temporelle on retrouve Antonius Axia à Rome et l’action ne quittera pas la ville. A part dans le titre, plus question de Britannia. « Ceux qui vont mourir », c’est ça le titre de ce tome 2. Il y serait question de gladiateurs ? En effet, mais ce n’est pas vraiment le fond de l’intrigue. On parlera ici surtout de sorcellerie, d’enquêtes, de meurtres mystiques. Et un peu de gladiateurs aussi. Comme dans le premier opus, le personnage principal enquête sur mandat des vestales et de Néron. Une série de meurtres occultes touche la jeunesse patricienne et ça commence à faire désordre. Les auteurs ont choisi de mettre au centre de l’intrigue une critique du traitement réservé aux femmes et plus largement une critique des patriciens, au centre d’une conspiration teintée de surnaturel. Antonius est donc officiellement un « détective de l’occulte » à la sauce romaine. Pourquoi pas, après tout, ça pourrait faire l’objet d’une série interminable du côté des auteurs de BD franco-belge. J’avais beaucoup aimé le premier tome en raison de sa nouveauté, de son originalité. Le problème, c’est que le deuxième l’est beaucoup moins. Bien que prenante, l’histoire tombe trop souvent dans la caricature du genre. Le mélange fantastique/horreur/historique parfaitement assumé convenait très bien aux étranges forêts celtes noyées dans la brume, ici les auteurs jouent avec le fantastique, cherchant à faire douter le lecteur sur ce qui est réel et ce qui ne l’est pas. Et pour ça ils n’y sont pas allés avec le dos de la main morte, sans se soucier le moins du monde de la cohérence historique, voire de la cohérence, tout court. Ce deuxième tome donne parfois la désagréable impression d’être un concentré de fantasmes et de caricatures de l’Antiquité romaine (j’avais déjà relevé ça dans le premier tome) : Néron les vestales, décadence, sacrifices humains, gladiateurs, divinités romaines, Vaudou etc. Tout y est, jusqu’à devenir un peu n’importe quoi parfois. Même le dessin de Ryp perd de son attrait. Alors que les visages torturés des personnages rendaient bien compte de la folie des hommes en Bretagne, ici ils ont juste l’air d’être en train de grimacer en permanence. Sauf les gentils. Les gentils ne grimacent pas, et les gentils sont également beaucoup trop lisses, voire chiants à mourir ! Britannia reste une série métissée à bien des égards, et ça c’est rafraîchissant ! Sur ces deux tomes, les auteurs ont réussi à faire un pont entre comics et franco-belge assez réussi, et si ce deuxième opus m’a moins plu (le twist final particulièrement foireux m’a achevé) il n’est pas foncièrement mauvais, il vient seulement s’ajouter à la liste des suites de série, film, BD, roman etc. qui ne devraient pas exister au risque de gâcher un premier opus réussi.

En bref

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