Retour vers le passé : Sherlock Holmes contre Jack l'Eventreur (1965)

 

REALISATEUR

James Hill

SCENARISTES

Donald & Derek Ford, d’après les personnages créés par Arthur Conan Doyle

DISTRIBUTION

John Neville, Donald Houston, John Fraser, Anthony Quayle, Frank Finlay, Judi Dench…

INFOS

Long métrage britannique
Genre : thriller
Titre original : A Study in Terror
Année de production : 1965

En 1888, une série de meurtres horribles a secoué le quartier londonien de Whitechapel, suscitant une importante couverture médiatique. L’affaire de Jack l’Eventreur, qui n’a jamais été résolue, a dépassé le cadre des événements historiques pour devenir une véritable légende qui a donné naissance à de multiples études et interprétations.
Le dessin ci-dessous est tiré du Illustrated London News et représente un groupe de détectives (amateurs ou pas) qui surveillent un suspect. L’un d’entre eux ressemble à l’imagerie traditionnelle (manteau à rotonde et deerstalker) de Sherlock Holmes, ce qui semble être un hasard car le célèbre limier créé par Arthur Conan Doyle était apparu pour la première fois à la fin de l’année 1887 sous la forme d’un feuilleton.

 

 

Si Arthur Conan Doyle n’a jamais envoyé Sherlock Holmes sur les traces de Jack l’Eventreur, cette enquête a par la suite été déclinée sur de nombreux supports (à l’écran, sur papier, en jeux vidéos…). Deux longs métrages ont exploré cette rencontre au sommet. J’ai déjà évoqué dans ces colonnes Meurtre par décret, réalisé en 1979 par Bob Clark. Inspirée par le livre Jack Ripper : The Final Solution de Stephen Knight, cette version reprend la fameuse théorie du complot qui implique notamment la franc-maçonnerie et la famille royale d’Angleterre et selon laquelle les crimes de Jack L’Eventreur auraient été commis pour couvrir la naissance d’un enfant illégitime de la royauté.

 

 

Réalisé quatorze ans plus tôt par James Hill (Le Capitaine Nemo et la ville sous-marine), la série B Sherlock Holmes contre Jack l’Eventreur (A Study in Terror en V.O., , pastiche du titre de la première aventure de Holmes, A Study in Scarlet) a aussi repris l’idée du complot, mais en élaborant d’autres conclusions dans une sorte de réinterprétation d’éléments connus. Ce qui donne un scénario plein de rebondissements, qui emmène nos deux héros sur la piste de plusieurs suspects potentiels, dans la bourgeoisie comme dans les bas-fonds.

Un bon film de Sherlock Holmes passe bien entendu par un duo Holmes/Watson convaincant et c’est le cas ici. John Neville, le futur Baron de Münchausen de Terry Gilliam, incarnait ici le détective pour la seule fois à l’écran avant de reprendre le rôle sur les planches dans les années 70. Prestation de qualité, classe, avec un soupçon d’arrogance et un humour savoureux qui est distillé par petites touches dans ses relations avec Watson et son frère Mycroft. Moins connu, Donald Houston (La Bataille des Thermopyles) est un Watson sympathique et volubile, qui sait aussi, comme son illustre ami, se distinguer dans l’action.

 

 

Suspense bien ficelé, Sherlock Holmes contre Jack l’Eventreur ne manque pas d’images fortes. L’atmosphère et les décors sont soignés et la mise en scène des meurtres de l’Eventreur est variée. Certains sont suggérés (avec l’emploi de la caméra subjective pour représenter le point de vue du tueur) et d’autres, comme les deux premiers qui sont graphiquement saisissants, ont un petit côté giallesque plutôt efficace !

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