Retour vers le passé : Le Cobaye (1992)

 

Science-fiction
Long métrage américain
Réalisé par Brett Leonard
Scénarisé par Brett Leonard et Gimel Everett
Avec Jeff Fahey, Pierce Brosnan, Jenny Wright, Geoffrey Lewis…
Titre original : The Lawnmower Man
Année de production : 1992

Au début des années 90, le studio New Line avait acquis les droits de La Pastorale, une nouvelle de Stephen King dont les possibilités d’adaptation à l’écran se sont avérées assez limitées. L’histoire ne tient en effet que sur quelques pages et montre un homme se faire réduire en morceaux en passant sous la tondeuse d’une société d’entretien appartenant au dieu Pan (!). Pas vraiment de quoi faire un film…mais la New Line avait également sous la main un scénario signé Brett Leonard (futur réalisateur de Man-Thing et Highlander - Le Gardien de l’Immortalité…ouch) et Gimel Everett intitulé CyberGod, une sorte de relecture officieuse du roman Des Fleurs pour Algernon de Daniel Keyes dans lequel un homme souffrant de retard mental devient le cobaye d’une opération visant à améliorer ses capacités intellectuelles.

 

 

Les producteurs ont donc demandé aux auteurs d’inclure quelques références « kingiennes » dans leur script, histoire de profiter de la publicité que pouvait rapporter le nom du roi de l’horreur. Et il n’y a franchement pas grand chose : Jobe, le simple d’esprit incarné par Jeff Fahey, utilise une tondeuse (d’où le titre original) dont il se servira de façon macabre (ce qui est suggéré, pas une goutte de sang n’est visible) sur le père violent de son ami; une seule ligne de dialogue de la nouvelle est conservée et le scientifique travaille pour une organisation gouvernementale déshumanisée (son patron apparaît le plus souvent par écran interposé, ce qui est plutôt une bonne idée) qui rappelle celle du roman Charlie par exemple. Bref c’est tout et cela n’a pas plu à Stephen King qui a demandé à ce que son nom soit retiré du matériel promotionnel en intentant un procès qu’il a fini par gagner.

Le Docteur Harry Angelo, interprété par un Pierce Brosnan qui n’avait pas encore enfilé le costume de l’agent 007, travaille sur un projet qui utilise des drogues psychoactives et la réalité virtuelle pour améliorer les performances cognitives. Mais les expériences sur les animaux tournent mal et son sujet principal, un chimpanzé aussi doué qu’agressif, est abattu. Ecarté brièvement de son poste, Angelo décide de travailler de chez lui et prend comme nouveau cobaye son jardinier, le gentil Jobe, qu’il promet de rendre plus intelligent. Les tests fonctionnent mais plus Jobe devient brillant, plus il développe des nouveaux pouvoirs inquiétants…et son équilibre mental vacille…

 

 

 

À l’époque, la communication autour du Cobaye tenait aussi bien dans le nom de Stephen King que sur les images des explorations de la réalité virtuelle, une véritable autre dimension dans laquelle Jobe pénètre pour atteindre un nouveau stade de son évolution et devenir tout-puissant. Ce n’est pas l’aspect du long métrage qui a le mieux résisté à l’épreuve du temps car ces plans sont visuellement hideux. Mais même si les CGI ne sont pas une bénédiction pour les yeux et qu’il souffre de quelques lenteurs (la première partie du métrage est mollassonne), Le Cobaye reste une sympathique série B, un peu boiteuse mais pas inintéressante. Le portrait de Jobe est assez touchant grâce à l’interprétation de Jeff Fahey, il y a de bons seconds rôles (Jenny Wright, Austin O’Brien et Geoffrey Lewis, vieux complice de Clint Eastwood) et le suspense du dernier acte est prenant.

Avec 150 millions de dollars de recettes pour une mise initiale de 10 millions, Le Cobaye fut l’un des succès de l’année 1992. Ce qui ne fut pas du tout le cas de sa suite sortie en 1996 pour laquelle seul Austin O’Brien a repris son rôle, Jeff Fahey étant remplacé par Matt Frewer.

 

 

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