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Critique de King Spawn #4

par Ben-Wawe le lun. 17 juin 2024 Staff

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Une nouvelle voie dans le sombre complot cosmique auquel Spawn fait face, entre manœuvres occultes dégoûtantes, luttes pour la couronne infernale et désirs personnels déchirants de nos antihéros

Delcourt propose un nouveau tome de King Spawn, titre parallèle à la série-mère et concentré sur une intrigue unique autour d'Al Simmons. Si Spawn, tout court, brasse en effet plusieurs histoires et sagas, King Spawn vise uniquement tout ce qui concerne les manœuvres de plusieurs camps pour occuper le Trône de Dieu et la Couronne de l'Enfer, tous deux vacants depuis des événements passés dans cet univers. Une intrigue fleuve donc, sur plusieurs niveaux et avec plusieurs camps.
Les tomes précédents ont plusieurs atouts, mais une qualité aléatoire : le premier volume est bon (lire la critique en cliquant ici), le deuxième beaucoup moins (lire la critique en cliquant ici), et le troisième relève le niveau (lire la critique en cliquant ici). Ce dernier achève une première partie de l'intrigue globale, alors que Spawn a vaincu Malebolgia, son abominable créateur, et a imposé l'isolement de la Terre, empêchant Anges et Démons d'y accéder via les canaux nommés Zones Aveugles. Al Simmons débute la série en enquêtant sur des meurtres terrifiants perpétrés par Psaume 137, organisation occulte qui bénéficie de l'aide des ressuscités Billy Kincaid et Jason Wynn.
Spawn les combat, est aidé par son ami Terry, même s'ils sont en conflit depuis la mort de Wanda, leur amour commun. Plusieurs adversaires ont formé le groupe de la Cour des Prêtres, dirigé par Azrael le Noir qui veut le pousser à s'emparer du Trône de Dieu, pour provoquer un chaos dont beaucoup veulent profiter, même Gaïa qui conserve l'essence de Wanda.

Dans un contexte aussi explosif, de quoi parle King Spawn Tome 4 ?
Les grands acteurs cosmiques sont moins présents directement dans ce volume, mais l'atmosphère n'est pas apaisée pour autant. Spawn a réglé la menace de la Cour des Prêtres, au moins pour l'instant, et les Zones Aveugles semblent apaisées. Al a cependant conscience que tout n'est pas réglé, et plusieurs agents répondent à des chefs inconnus.
Simmons enquête notamment sur la Fondation Exodus, liée à Psaume 137. Cette structure à l'existence publique mais aux objectifs troubles est dirigée par Merrival et ses jumeaux, particulièrement cruels et vicieux. Spawn découvre que ceux-ci gèrent un ensemble de sales types, qui tuent des gens pour récupérer... leurs cerveaux ! La Fondation Exodus récupère en effet de tels organes, après des offres financières du vivant des victimes, pour un procédé alliant Science et Magie, afin d'obtenir un pouvoir nécessaire pour ramener leur Maître d'une Zone Aveugle.
Spawn est accompagné par les détectives Sam & Twitch, le premier étant particulièrement pris à partie dans cette histoire. Terry est présent aussi, notamment parce que sa fille Cyan, jeune adulte elle aussi dotée de pouvoirs, est impliquée... et sera touchée personnellement par des révélations sur la Fondation.

On le comprend, les scénaristes Todd McFarlane & Sean Lewis orientent intelligemment leur grande intrigue globale dans une direction connexe, mais légèrement différente. C'est agréable après l'histoire très cosmique des trois premiers tomes, d'autant que les auteurs maîtrisent cette ambiance lourde, âpre et très urbaine que l'on voit ici, et qui rappelle de très grandes heures de la série-mère.
Il est ainsi très plaisant de retrouver Spawn errant dans les rues, à enquêter sur des manipulations occultes de sociétés corrompues. La présence de Sam & Twitch est ainsi légitime, et efficace, et les révélations sur la Fondation Exodus raisonnent bien avec le titre original, via quelques surprises et retours imprévus.
Cela demeure en outre cohérent avec le propos global, car la Fondation Exodus est évoquée en fond de la série depuis le début, et il est très pertinent d'en savoir enfin plus.

L'on peut quelque peu tiquer, cependant, sur un rythme clairement lent, voire même trop lent par moments. Les histoires de Spawn n'ont jamais été les plus dynamiques, mais les deux scénaristes rallongent clairement quelques épisodes, et ça se voit. Ce n'est jamais mauvais, mais la lecture aurait mérité un peu plus de rythme et quelques coupes, par moments.
Idem pour la révélation finale, bien amenée mais finalement assez « prévisible ». L'on a envie d'en savoir plus, mais cet énième retour a perdu de son intérêt vu le lien intime du personnage avec Spawn. L'autre retour est plus pertinent, mais n'est pas « pour les novices » de l'univers, alors que King Spawn se voulait aussi un titre « accessible » au plus grand nombre.
En bref, le scénario a la faiblesse de tirer la corde sur des petits défauts habituels de l'univers de Spawn, ce que l'on peut pardonner par intérêt de l'ensemble, mais cela coupe quelque peu l'élan globalement positif de cette réorientation globale.

Graphiquement, Javi Fernandez est ici accompagné par Thomas Nachlik, Von Randal et Kevin Keane. Le résultat est très irrégulier, et différent.
Javi Fernandez est le dessinateur principal du titre, et son style sobre, bien tenu, pas énormément dynamique mais efficace, avec une ambiance sombre travaillée, fonctionne bien. Ce n'est pas révolutionnaire, mais efficace. Hélas, il ne peut pas tout faire, ici, et cela se voit vite, avec notamment plusieurs pages survolées, précipitées, et aux styles fort changeants.
Là non plus, ce n'est jamais « mauvais », mais la qualité va-et-vient, les changements sont visibles, et le rendu est peu engageant. Dommage, dommage.

En bref

Le quatrième tome de King Spawn est bon. Les scénaristes réorientent habilement leur intrigue globale, très cosmique, vers une approche connexe, mais plus urbaine ; ce qui rappelle de très bons moments de cet univers. Il est dommage que le rythme soit particulièrement lent par moments, avec des révélations pertinentes mais qui tirent un peu trop la ficelle de ces retours-surprises. Tout comme un graphisme irrégulier. Des petites failles, qui ne gâchent pas l'ensemble mais gênent quelque peu le sentiment global.

7
Positif

Une réorientation bienvenue de l'intrigue globale, avec moins de cosmique, et plus d'éléments urbains bien maîtrisés.

L'efficacité de la présence de Sam & Twitch et Terry.

Des rebondissements efficaces et bienvenus.

Negatif

Des passages trop lents et étirés, et ça se voit quand même.

Des retours bien menés, mais qui tirent sur la corde.

Un graphisme hélas irrégulier.

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