Un coup de crocs dans le mythe
Il en aura fait couler de l’encre, le comte transylvanien… Urban nous propose un nouvel hommage au vampire le plus célèbre du monde par un grand scénariste : James Tynion IV. Plutôt habitué à ses histoires de chauves-souris justicière, l'auteur des excellents The nice house on the lake et Something is killing the children s’empare aujourd’hui d’un mythe de la littérature (initialement sorti de l’imagination de Bram Stoker).
Soyons clairs, ce n’est clairement pas le meilleur récit sur Dracula que j’ai pu lire. C’est très léger scénaristiquement parlant, et même un peu trop à mon goût. Si vous voulez réellement lire du Dracula, j’aurai plus tendance à vous diriger vers l’incroyable adaptation de George Bess (pour découvrir ou redécouvrir le récit originel illustré par des planches exceptionnelles) ou le plus original Dracula - La compagnie des monstres scénarisé par Kurt Busiek et Daryl Gregory qui plonge le vampire dans le monde moderne dans lequel il est utilisé comme une arme par une société secrète.
Concernant l’album qui nous intéresse aujourd’hui, l’histoire n’a pas énormément d’intérêt et se lit rapidement.
Le plus intéressant est le côté psychologique que l’auteur essaye d'insuffler à son récit via Renfield, l’assistant du vampire, même si dans le fond et la forme, ça m'a fait penser à Joker the winning card. On suit donc le familier du comte, désespéré de ne toujours pas être un
vampire, qui doit trouver des nouvelles victimes pour nourrir son
maître.
Bref, c’est assez classique, rien de nouveau sous le Soleil - si on peut
dire. Je n’ai pas été plus enchanté que ça par le scénario sans que ça
ne soit raté non plus. C’est juste sans surprise.
Instant recommandations : si la violence visuelle ne vous dérange pas et que vous voulez voir Nicolas Cage en Dracula, je vous conseille le film Renfield (âme sensible s’abstenir) ou encore, pour un visionnage beaucoup plus tout public, je peux vous recommander (oui, j’aime bien les histoires de vampires…) la série What we do in the shadows qui se base sur le même synopsis du familier désespéré de ne jamais être transformé mais plein d’humour et de
dérision.
Ce qui m’a plus enchanté, c’est la partie graphique. Je ne connaissais Martin Simmonds que pour quelques covers et j’ai découvert que ça fonctionnait très bien pour de l’horrifique. Chaque case est une peinture à apprécier et ça sauve la platitude du récit en créant une ambiance très particulière. La palette de couleurs choisie par l’artiste complète parfaitement le côté angoissant de ses planches.
Pas la plus grande réussite du scénariste sans être un échec. Heureusement qu’il y a les superbes planches de Simmonds pour dynamiser cet album.
En bref
L’hommage de Tynion IV pour Dracula n’est pas son meilleur travail mais l’album est sauvé par les illustrations de Simmonds qui nous offre des planches superbes.
Positif
Les personnages mythiques sont plutôt respectés
Un nouveau récit de vampire
Les planches de Simmonds et l'ambiance générale
Negatif
Récit très classique, on en attend plus de l’auteur
Pas de surprise
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