Retour vers le passé : Dar l'Invincible (1982)

 

REALISATEUR

Don Coscarelli

SCENARISTES

Don Coscarelli et Paul Pepperman

DISTRIBUTION

Marc Singer, Tanya Roberts, Rip Torn, John Amos…

INFOS

Long métrage américain/allemand
Genre : aventures/fantastique
Titre original : The Beastmaster
Année de production : 1982

Au royaume d’Aruk, le grand prêtre Maax (joué par un Rip Torn qui cabotine savoureusement avec son croquignolet nez crochu…rôle prévu à l’origine pour Klaus Kinski mais l’allemand fou réclamait un peu trop d’argent) apprend l’existence d’une prophétie qui le destine à trouver la mort des mains du fils du roi Zed. Maax envoie alors une de ses sorcières (aux corps de top models et aux visages hideux) pour kidnapper l’enfant et le tuer. Alors qu’elle s’apprêtait à le sacrifier, le bambin est sauvé par un villageois qui le recueille et l’élève comme son propre enfant.

Rebaptisé Dar, le garçon vit au village d’Emur où il découvre un jour par accident qu’il a le pouvoir de communiquer télépathiquement avec les animaux. Des années plus tard, le vaillant Dar (Marc Singer, futur Donovan de la série V) a grandi pour devenir un jeune homme athlétique et viril…mais il ne peut rien faire quand son village est attaqué par les djeuns, des barbares qui dévastent la région. Ils se croient vraiment tout permis, ces djeuns, aucun respect !..euh, ah non en fait, ça se prononce djeuns mais ça s’écrit Juns. Dar est le seul survivant et il jure sur l’épée de son père de venger les siens…

 

 

Dar se dresse contre les forces du mal et se fait plusieurs alliés sur son chemin : Sharak, un aigle majestueux avec lequel il partagera sa vision; les rusés furets Kodo et Podo (deux mignonnes bébêtes qui apportent une touche supplémentaire d’humour et de légèreté) et le tigre noir Ruh, symbole de la force. S’il préfère la fidélité des animaux, Dar a aussi des alliés humains : l’esclave Kiri campée par la belle Tanya Roberts (qu’elle a fort jolis, d’ailleurs); Seth, l’ancien bras droit du roi Zed et le jeune Tal, deuxième fils de Zed (et donc demi-frère de Dar…qui attendra le climax pour apprendre qu’il est membre de la famille royale).

Avec l’aide de cette fine équipe, Dar pénètre dans le temple d’Aruk pour sauver un roi aveugle et affaibli et affronter Maax. Lutte contre un tyran doté de pouvoirs, reconquête d’un royaume…sujet classique pour un chouette film d’aventures fantastiques conçu par Don Coscarelli (la saga Phantasm) pour rendre hommage au cinoche qu’il adorait quand il était enfant, les péplums musculeux avec Steve Reeves, les films de monstres à la Ray Harryhausen. Il dévorait aussi les romans Beast Master, à l’origine de ce projet, mais la romancière Andre Norton a souhaité ne pas être créditée, tant Coscarelli et son co-scénariste se sont éloignés de ses écrits.

 

 

En effet, le Beast Master originel est un guerrier navajo du futur capable de communiquer avec des animaux génétiquement modifiés. Pas un héros évoluant dans un univers qui ne nécessite pas un important budget costumes (et dans le genre héroïc-fantasy, qui a généré plus de navets et de nanars que de chef d’oeuvres, les acteurs se gelaient souvent les fesses). Ce qui est amusant, c’est qu’on peut voir quelques points communs avec le Conan le barbare de John Milius (comme la destruction du village) alors que les deux longs métrages ont été produits quasiment à la même période et qu’ils sont sortis aux Etats-Unis à quelques mois d’intervalle (mai pour Conan, août pour Dar).

Don Coscarelli a révélé ne pas avoir gardé un excellent souvenir du tournage de Dar l’Invincible . Il a alors pu bénéficier du budget le plus confortable de sa jeune carrière…9 millions contre les 300.000 dollars de Phantasm…mais sa relation de travail conflictuelle avec son co-producteur libanais a teinté négativement cette expérience (à un tel point que Coscarelli a finit par vendre ses droits sur le film et les personnages). Mais malgré cela (et quelques défauts comme l’interprétation et les petites chutes de rythme), Dar l’Invincible reste une série B très divertissante…c’est fun, généreux (tout en jouant avec les limites des moyens de la production), une grosse bande dessinée pleine d’idées (j’aime le design des créatures, comme les espèces de « monstres chauve-souris ») et de rebondissements !

Dar l’Invincible n’a pas connu le succès à sa sortie, mais il a acquis un statut culte avec les années, sa sortie en vidéo et ses nombreuses diffusions télévisées. Marc Singer a donc renfilé dare-dare son pagne en cuir dans les années 90 pour deux suites pataugeant allégrement dans le nanar.

Commentaires (0)