TUMATXA : L'EMISSION ! - EPISODE 26 : La colline du Rider qui reste assis

 

C’est le grand écart cette semaine dans « Tumatxa! »… On aborde des sujets graves, pesants mais aussi des trucs beaucoup plus légers voire qui inciteraient à la grosse déconne. Que voulez-vous, on est comme ça ici.

Cinéma (pour une séance de rattrapage), littérature (un gros dossier aujourd’hui), BD (bien barrée) : telle est le programme de la semaine, qu’on se le dise haut et fort.

Pour le cinéma, faisant fi de l’actualité comme il fait savoir le faire parfois, nous revenons sur un monument trop peu célébré, le gigantesque (dans tous les sens du terme) « An Elephant Sitting Still » (2018) de Hu Bo. Il est évidemment très difficile de faire abstraction en abordant cette fresque à la fois intimiste et épique (3 h 54 au compteur quand même) du destin tragique de son auteur, qui s’est donné la mort en 2017 sitôt bouclée la post-production ce ce qui restera son seul et unique long-métrage… Et quel long-métrage !! Hu Bo a été à bonne école (son mentor fut Béla Tarr) mais quand même : quelle maîtrise de la mise en scène, d’entrée de jeu… et quel film poignant au possible.

Pour la littérature, on aborde du lourd, avec quelques textes fondamentaux du corpus de l’immense Arthur Machen, gallois exilé à Londres et figure tutélaire de bien des courants de la littérature fantastique (il fut notamment un inspirateur direct de Lovecraft, entre autres). Ces textes sont compilés dans le massif « La Colline des rêves et autres récits fantastiques », qui en 500 pages denses comme c’est pas permis, compile 5 textes, courts romans ou nouvelles, dont le sublime roman qui donne son nom au recueil, entre autres merveilles. On aura l’occasion de revenir dans quelques mois sur l’oeuvre extraordinaire de Machen !!

Pour la BD, optons pour quelque chose de volontiers plus léger, voire planant, avec le recueil de récits (très) courts « Dope Rider : Pour une poignée de délires », signé par l’excellent Paul Kirchner. Initialement parues dans la revue « High Times » entre le milieu des années 70 et la fin des années 2010, les planches qui nous occupent ici, toutes plus sublimes les unes que les autres, mettent en scène le Dope Rider, cow-boy squelettique très débonnaire et adorateur de la ganja, toujours un spliff au bec… Célébration de la « drug culture » haschichine à l’américaine ? N’aurait-on pas là plutôt à faire à sa parfaite mise en boîte ? Léger voire planant, mais très beau, et fabuleusement traduit par l’excellent Patrick Marcel.

Le tout est comme d’habitude encadré de près par de la bonne zique groovy, man : John Carpenter et ses acolytes Cody Carpenter et Daniel Davies sont de retour pour « Lost Themes IV : Noir », et on en écoute l’inaugural « My Name Is Death » ; l’irlandaise Hilary Woods sort un étonnant troisième album de pur drone/ambient, « Acts Of Light », dont est extrait le beau « Where The Bough Has Broken » ; les australiens de Sleepmakeswaves reviennent avec un excellent cinquième album de post-rock survitaminé et roboratif, dont est issu le puissant « All Hail Skull » ; enfin, on termine en beauté en revenant sur le chef-d’oeuvre du projet de black metal primitif Paysage d’Hiver, « Im Wald », dont on écoute « Weiter, immer, weiter »…!!!

« Ich gehe weiter, weiter, weiter
Ich gehe immer weiter, immer weiter, weiter, weiter
Ich gehe immer weiter
In die weite Kälte »

EPISODE 26 !!

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