Retour vers le passé : Le Tatoué (1968)
Comédie
Long métrage français/italien
Réalisé par Denys de la Patellière
Scénarisé par Alphonse Boudard et Pascal Jardin d’après la nouvelle d’Alphonse Boudard
Avec Jean Gabin, Louis de Funès, Dominique Davray, Pierre Tornade…
Année de production : 1968
Avant Le Tatoué, Jean Gabin et Louis de Funès n’avaient partagé que trois films dans leurs filmographies respectives. Dans Napoléon en 1955, Gabin n’avait qu’une petite scène et de Funès était figurant. Dans La Traversée de Paris en 1956, Gabin, Bourvil et Louis de Funès sont au coeur d’une scène mémorable. Et dans Le Gentleman d’Epsom en 1962, de Funès a un rôle plus important mais il n’était pas encore la star qu’il allait rapidement devenir. Six ans plus tard, Louis de Funès ne quittait plus les plateaux de tournage (une quinzaine de longs métrages depuis Le Gentleman d’Epsom) et le producteur Maurice Jacquin, qui avait Gabin et de Funès sous contrat, s’était dit que ce serait une bonne idée de les réunir à nouveau mais cette fois-ci en véritables co-vedettes.
Pour Alphonse Boudard, le premier scénariste qui adaptait là sa propre nouvelle, ce fut tout le contraire d’une bonne expérience. Romancier, Boudard connaissait bien le cinéma de Jean Gabin puisqu’il avait co-écrit Du Rififi à Paname, Le Jardinier d’Argenteuil et Le Soleil des Voyous. Mais ici, les deux vedettes n’ont cessé de critiquer son scénario et de demander des réécritures, notamment pour que leurs personnages soient sur le même pied d’égalité au niveau des scènes et des dialogues. Excédé par les demandes répétées qu’il n’a pas arrivé à satisfaire, Alphonse Boudard a fini par claquer la porte, laissant le réalisateur Denys de la Patellière dans une situation compliquée.
Le scénariste Pascal Jardin, qui avait déjà travaillé avec de la Patellière et Gabin, a alors été appelé à la rescousse. À cause du retard pris, le tournage a débuté alors que le scénario n’était pas terminé et des réécritures ont eu lieu quasiment tous les jours. Dans des interviews, Le réalisateur a souvent affirmé que toute l’équipe ne savait absolument pas où ils allaient. Cela n’a pourtant pas donné un mauvais film même si Le Tatoué ne fait pas partie pour moi du haut du panier de la carrière des deux stars du cinéma français.
Dans Le Tatoué, Louis de Funès incarne Félicien Mezeray, un marchand d’art bien décidé à acheter un tatouage réalisé par Modiagliani sur le dos d’un ancien légionnaire campé par Gabin. Legrain n’accepte que si Mezeray accepte en échange de retaper sa maison de campagne…qui se trouve être un château du XIIème siècle en ruines. Bien employés dans leurs personnages respectifs de petit homme exécrable et de vieux militaire bougon, de Funès et Gabin (même si ce dernier en rajoute dans le cabotinage) partagent des scènes amusantes dans un scénario qui manque tout de même de liant et qui ne sait plus trop où il va dans sa deuxième moitié.
Le long métrage de Denys de la Patellière est sympathique et plutôt divertissant grâce à ses acteurs…mais il s’essouffle tout de même en cours de route et se termine en queue de poisson, autre signe d’une production qui avançait au doigt mouillé en attendant les nouvelles pages du scénario…
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