TUMATXA : L'EMISSION ! - EPISODE 1 : Les effets secondaires des armes et des instruments merveilleux !!

Retour en fanfare de « Tumatxa! » pour une nouvelle saison trépidante !!! Vous êtes joie ? Moi aussi bien sûr.
Cette première émission est tout de même marquée par un échec patent : je m’étais juré de faire plus court. C’est raté. Bref. Espérons que je fasse plus concis la semaine prochaine ! Rien n’est moins sûr…
Programme cossu pour cette première de la saison : quatre chroniques, cinq morceaux, le tout balayant large. Cinéma, littérature, BD, série télé, le tout en musique : tel est le palpitant sommaire de la semaine !
Pour le cinéma, retour sur une petit bombe estivale, le « Weapons » (l’on préférera ce titre VO qui claque au malheureux retitrage en VF, « Evanouis »…) de Zach Cregger. Le cinéaste américain nous avait déjà bien claqué le beignet avec « Barbarian » il y a deux ans : il fait plus que confirmer son potentiel avec le dernier-né de sa filmo. Le bougre accouche d’un pitch imparable : une nuit, à 2 h 17, 17 élèves d’une classe de CE2 d’une bourgade de Pennsylvanie disparaissent dans la nuit corps et biens, manifestement de leur plein gré… Leur instit’ (Julia Garner) est vite la cible d’accusations, elle décide donc de mener l’enquête, en compagnie d’un parent d’élève acariâtre (Josh Brolin). Le film tient-il toutes les promesses de sa formidable entame ? Pas nécessairement, encore que… mais quel talent chez ce Cregger, qui échoue peut-être sur quelques plans (comme les ruptures de ton, pas toujours très bien gérées comme dans « Barbarian ») mais emballe le spectateur par son talent de mise en scène, et la profondeur thématique du truc. Grosse baffe, quand même.
Pour la littérature, cela fait fort longtemps que je voulais vous parler du sublime cycle SF de Cordwainer Smith, « Les Seigneurs de l’Instrumentalité ». Je me dois de remercier ici l’excellent Clément Milian, qui m’avait chaleureusement recommandé la lecture du pavé paru chez Mnemos (1000 pages, quand même, pour une trentaine de nouvelles et un roman). Ce qui est singulier chez Smith, outre le cycle en lui-même, c’est sa vie elle-même : à l’insu de tous, le pseudonyme Cordwainer Smith cachait l’universitaire Paul Linebarger, génial pionnier de la guerre psychologique, entre autres… Il restera dans l’histoire pour son oeuvre littéraire, incroyablement singulière elle aussi, et écrasante de beauté pour qui saura goûter à l’étrangeté de sa plume et à la « luminosité » de son fond thématique humaniste. Plus quelques personnages inoubliables. Un monument trop peu cité.
Pour la BD, on se jette comme la vérole sur le bas clergé sur l’occasion de reparler du scénariste écossais Grant Morrison, qui voit l’un de ses titres les plus injustement méconnus réédité en VF. On cause là de « Marvel Boy », où le scénariste à l’accent à couper au couteau est associé à l’américain JG Jones, dessinateur extraordinaire mais trop rare. Politique, ésotérique, subeversif, jouissif… ces qualificatifs s’appliquent à bien des titres de Morrison mais vont tout spécialement à ce « Marvel Boy » passé sous les radars. A réhabiliter d’urgence !!
Pour les séries télé, d’animation en l’occurrence, nous évoquons pour conclure la dernière pépite en date de Joseph Bennett (« Scavengers Reign »), associé ici à Steve Hely : j’ai nommé le fabuleux « Common Side Effets ». Pas moins chargé politiquement et toout aussi psychédélique qu’une BD de Grant Morrison, ce récit en dix épisodes est un mélange parfaitement maîtrisé de thriller conspirationniste anti-« Big Pharma », et de comédie déjantée. Marshall, le héros, découvre au Pérou le champignon Blue Angel, qui ne fait pas que fournir des trips particulièrement corsés à ses consommateurs : il a aussi le don de guérir toutes les maladies du monde… voire de réveiller les morts. Vu les enjeux, pas étonnant que la Terre entière soit aux trousses de Marshall !! On a hâte de découvrir la saison 2, annoncée récemment !!!
Le tout est évidemment servi frais en musique : les mastodontes américains Deftones sortent leur dixième album, « Private Music », et on en écoute l’extrait « Souvenir » ; les deathcoreux basques de ZTAH Egurrarkore viennent de mettre la dernière main à leur troisième album, « Errea Itzali Arte » (et ils fêtent ça en diffusant leur dernier clip au gaztetxe d’Urrugne samedi prochain, le 27, et c’est suivi d’un concert, surpuissant comme à l’accoutumée avec eux !!)), et pour la peine on écoute « Pultsio Hiltzailea » ; Marissa Nadler a sorti « New Radiations » cet été, peut-être pas son meilleur album, mais son « Smoke Screen Selene » est absolument somptueux ; saluons la mémoire de feu Ozzy Osbourne, qui nous a quittés au mois de juillet, en écoutant un extrait de « No Rest For The Wicked », le bien-nommé « Bloodbath In Paradise » ; enfin, terminons en beauté avec le sublime « Comafields » de Burial, extrait du tout dernier EP du projet de Willam Bevan…!!!
“Can you hear them
In the darkness
Helter Skelter
Spiral madness”


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