Retour vers le passé : Le Fils de Dracula (1943)

 

REALISATEUR

Robert Siodmak

SCENARISTE

Eric Taylor, d’après une histoire de Curt Siodmak

DISTRIBUTION

Lon Chaney Jr, Louise Allbritton, Robert Paige…

INFOS

Long métrage américain
Genre : horreur
Titre original : Son of Dracula
Année de production : 1943

Après La Fille de Dracula en 1936 (dans lequel le comte n’apparaît pas, Edward Van « Helsing » Sloan faisant seul le lien avec le Dracula de Tod Browning), Le Fils de Dracula est le troisième long métrage de la série des Universal Classic Monsters consacré au plus célèbre des vampires (en 1943, Frankenstein dominait la liste avec 5 films, suivi par L’Homme Invisible avec 4 titres). Mais le vampire est-il ici vraiment Dracula (vu qu’il n’y a pas du tout de continuité au sein de la franchise) ou un de ses descendants qui serait lui aussi une créature de la nuit ? Le scénario ne clarifie jamais vraiment ce point…

Dans Le Fils de Dracula, le studio s’éloigne des lieux habituels du grand saigneur en déplaçant l’action en Amérique, dans le sud profond. Pour cacher son identité, Dracula emploie un pseudonyme qui finira par devenir une sorte de running gag dans diverses interprétations du personnage en livre et à l’écran, le comte Alucard (et il faut du temps à certains protagonistes pour découvrir que Alucard est en fait Dracula à l’envers…jusqu’à atteindre des sommets de comique involontaire).

 

 

Le réalisateur allemand Robert Siodmak, qui sera ensuite reconnu pour ses films noirs comme Les Tueurs et La Proie (on lui doit aussi l’excellent film de pirates Le Corsaire Rouge avec Burt Lancaster), n’avait pas tellement envie de tourner Le Fils de Dracula. Mais comme il venait d’arriver en Amérique (il avait quitté son pays puis la France pour fuir le nazisme), Siodmak devait d’abord faire ses preuves sur des boulots de commande avant d’obtenir un long contrat (ce qui est arrivé). Le scénario n’a jamais convaincu le réalisateur (et il n’avait pas tort, le mélange romance/fantastique ne fonctionne pas vraiment, il y a des longueurs et le récit ne manque pas d’incohérences), mais son film est visuellement soigné (les décors choisis sont joliment mis en valeur, la photographie est belle et l’atmosphère est bien travaillée) et si l’ensemble est inégal, certaines scènes sont plutôt efficaces (comme le final, sombre et prenant).

Dommage qu’il y ait une véritable erreur de casting pour le rôle-titre. Lon Chaney Jr, fils de la légende du muet, fait un Dracula peu crédible (un peu pataud, manquant d’animalité et de charisme), ce qui rejaillit sur la crédibilité de son duo avec Louise Allbritton. Chaney a joué quasiment tous les grands monstres de la Universal et il était très bon dans la peau du triste lycanthrope Larry Talbot qu’il a incarné à cinq reprises. Il fut aussi la créature dans Le Spectre de Frankenstein et la Momie dans Le Fantôme de la Momie et La Malédiction de la Momie.

 

 

Le Fils de Dracula est aussi connu pour avoir apporté quelques petits éléments à la représentation du vampire à l’écran, comme ses démonstrations de force et la première transformation visuelle du comte en chauve-souris (scène qui était juste suggérée précédemment).

Sous les traits de John Carradine, Dracula est ensuite réapparu dans les « rassemblements des monstres »La Maison de Dracula et La Maison de Frankenstein, avant de connaître le sort de tous les Classic Monsters, la rencontre avec les comiques Abbott et Costello dans Deux Nigauds contre Frankenstein (Bela Lugosi a bouclé la boucle en reprenant le rôle qui l’a rendu célèbre pour la deuxième et dernière fois au cinéma).

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