Nirvana-Man
À la lecture de Nirvana-Man, il faut croire que Michel Polnareff disait vrai : on croise effectivement tout le monde au paradis. Soit un étron sur pattes, le Christ, Shirley MacLaine, l’ufologue George Adamski et ses petits hommes gris, le fameux théologien espagnol du 16e siècle Ignatius de Loyola, et surtout une horde de mascottes aux airs crétins qui devisent de tout et de rien, notamment de développement spirituel et de voitures à propulsion spectrale. Hironori Kikuchi détaille avec un aplomb déconcertant un gloubi-boulga de culture pop et de références mystico-paranormales, brossant un invraisemblable foutoir graphique où cohabitent une demi-douzaine de styles, et où les images dictent leur loi à l’empilement de digressions improbables qui tient lieu de scénario. Plutôt qu’un livre écrit sous-influence, Nirvana-Man est une substance hautement psychotrope qui grignote les neurones et emporte l’esprit dans un dangereux numéro de haute voltige.
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